Le président du Sénat, Herimanana Razafimahefa, est sèchement destitué par les sénateurs du groupement parlementaire IRMAR, hier. Une décision prévisible à la suite d’une convocation presto illico des sénateurs à une session parlementaire extraordinaire par le gouvernement collégial.

La majorité des sénateurs soit 15 sur les 18 ont voté pour l’éviction de Herimanana Razafimahefa hier. Ce dernier qui n’a pas voulu prendre part à l’ordre du jour a quitté la séance après avoir déclaré que cette session extraordinaire n’est pas légale et que le motif n’est pas non plus valable. Il a lancé qu’il pourra saisir la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et porter plainte contre les allégations de ses pairs à la chambre haute. En effet, les sénateurs pro-pouvoir qui ont évincé Herimanana Razafimahefa avancent comme motif la santé mentale de ce dernier.

Cette décision des sénateurs est également critiquée dans le fond vu qu’elle est de loin conforme à la Constitution en vigueur notamment à l’article 84 de la Constitution qui indique dans ses alinéas 3 et 4 que le Sénat « peut être réuni en session spéciale sur une convocation du gouvernement. Son ordre du jour est alors limitativement fixé par le décret de convocation pris en conseil des ministres » et que « Lorsque l’Assemblée nationale ne siège pas, le Sénat ne peut discuter que des questions dont le gouvernement l’a saisi pour avis, à l’exclusion de tout projet législatif ».