Son nom est sur toutes les lèvres. Satoshi Kuwata est le fondateur de Setchu. Après avoir remporté en juillet 2022 le projet de scouting d'Altaroma en collaboration avec Vogue Italia, puis avoir été le lauréat du CNMI Fashion Trust Grant 2023 en mai dernier, il est désormais le grand vainqueur du prix LVMH pour les jeunes créateurs de mode. Grâce à son talent, il a réussi également à conquérir les plus belles et emblématiques adresses shopping du monde entier : Setchu est exposé chez 10 Corso Como, Antonia et Biffi à Milan, A'maree's à Newport Beach en Californie, Bergdorf Goodman à New York, Beams à Tokyo, Helgadesign à Tel-Aviv, Machine A à Londres, ou encore Space Mue à Séoul.
À l'occasion de sa victoire, Satoshi Kuwata revient sur son parcours et sur la création de sa marque Setchu dont le nom dérive du japonais “Wayo Setchu”. Il s'agit d'une expression qui signifie “compromis entre la culture japonaise et la culture occidentale”. En effet, il ne suffit que de regarder ses collections pour voir qu'il aime retravailler et fusionner les classiques du vestiaire européen avec la technique de l'origami. L'exemple phare ? Sa veste baptisée Origami, qui allie la coupe du kimono à celle du blazer : c'est le vêtement emblématique de sa marque.
Tous les regards sont tournés vers vous en ce moment. Après le WION, le prix LVMH met également en lumière votre talent. Comment ces concours changent-ils votre vie ?
Satoshi Kuwata. "Lorsque je me présente à un concours, c'est une excellente occasion de revoir les raisons pour lesquelles j'ai créé mon entreprise. Le fait d'être sélectionné me rend très reconnaissant envers les personnes qui m'entourent, plus qu'envers moi-même. J'ai été soutenu par un grand nombre de personnes qui travaillent dur. Sans eux, je ne serais pas là où je suis aujourd'hui. La mode étant un travail d'équipe, je pense que ce coup de projecteur a motivé les personnes qui croient en moi !
L'Orient et l'Occident se confondent dans votre inspiration. Comment cette magie s'opère-t-elle ?
Lorsque je rencontre des personnes intéressantes, elles sont souvent très différentes de moi. La culture est la même et si elles fusionnent, elles ont une sorte de réaction chimique l'une envers l'autre. Et cela aboutit souvent à un résultat inattendu !
Vous avez vécu dans de nombreuses villes et accumulé des expériences dans différentes maisons, notamment chez Givenchy et Gareth Pugh. Pouvez-vous partager avec nous les meilleures inspirations et conseils que vous ayez reçus au cours de ces expériences ?
Je pense que la meilleure leçon que je puisse tirer est liée à mon expérience à Savile Row à Londres, où mon patron m'a dit que "notre travail est comme celui d'un sculpteur, nous sculptons le corps humain avec un morceau de tissu".
Après être né au Japon et avoir vécu à Londres, Paris et New York, vous vivez aujourd'hui à Milan. Pourquoi avez-vous choisi cette ville comme lieu de résidence ? Quels sont vos endroits préférés ?
Le rythme de vie, la tranquillité et la commodité sont les mots clés qui me permettent d'apprécier ou non une ville, et Milan présente un bon équilibre entre ces éléments. L'un de mes endroits préférés c'est chez moi, parce que c'est calme, mais on peut parfois entendre le son du piano des gens d'en bas.
Vous avez souvent cité le terme japonais “Mottainai” qui fait référence à la nécessité de produire des collections qui résistent à l'épreuve du temps, non seulement en termes de durabilité et de qualité, mais aussi de style. L'approche unisexe et interchangeable est également liée au même concept. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la manière dont le concept “Mottainai” influence votre façon de travailler ?
Le mot "Mottainai" me rappelle qu'il ne faut pas gaspiller trop de matériaux. Quand j'essaie de coucher sur le papier mes idées, j'essaie de trouver un "papier usagé" pour éviter d'utiliser du papier neuf. C'est une petite chose, mais elle me permet d'apprécier la valeur des matériaux qui nous entourent. De plus, ce minimalisme m'inspire souvent de nouvelles idées. L'approche durable est essentielle au métier de designer. J'apprécie cette limitation au lieu de la ressentir comme une "contrainte privative".
L'idée de voyage est au cœur de l'esthétique de votre label. Quel est le voyage le plus mémorable que vous ayez fait et quelle est la destination que vous rêvez de visiter ?
Choisir un seul endroit, c'est très difficile... Le Buthan et le Gabon ont été fantastiques. À Buthan, j'ai eu l'impression de faire un voyage il y a mille ans en arrière. Les gens ont une vie très simple, mais ils semblent si heureux et productifs. La pêche au Gabon a également changé ma vie. Pêcher au clair de lune, dans l'obscurité, quand on n'entend que le bruit des vagues et les cris des animaux au loin… On oublie que l'on est en mer, que la vague nous atteint au visage. Les requins nagent autour de vous pendant que vous vous battez. J'aimerais aussi beaucoup aller au Congo."
Traduction par Alexander Peters
Article initialement publié sur vogue.it
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Author: Dennis Anderson
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